du bon sens, étape 5: le renouvellement de carte bancaire

Ce n'est pas vraiment du bon sens, juste un exemple flagrant d'incompétence parmi tant d'autres qui nous entourent au quotidien, mais il me semble que l'anecdote soulève aussi quelques aspects de la catégorie “bon sens”.

27 mai, j'envoie un mail à ma banquière pour avoir plus d'informations concernant ma carte bancaire. Celle-ci expire en juin. Quand exactement ? Début ? Milieu ? Fin Juin ? Que faire pour le renouvellement ? Quelques questions simples, de la part d'un particulier qui va changer de carte bancaire pour la première fois, suite à son expiration. Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas, alors je prends les devants et pose des questions.

Bon, déjà, les premiers symptômes apparaissent dans la réponse, qui s'avère être écrite avec des fautes d'orthographe:

“Votre carte est valable jusqu’à la fin du mois de juin
Mi-juin envoyé moi un mail avec votre adresse je vous la ferais parvenir”

On va me dire que je chipote, et je vous répondrai qu'à ce niveau-là, je chipote avec plaisir. Elle est banquière. Elle a des responsabilités, une image à entretenir, pour le métier, pour son entreprise, pour la crédibilité enfin. Ecrire “envoyé moi” dans un mail à un client, ne pas se relire, envoyer tout de même la réponse et croire que ça va passer comme une lettre à la poste, c'est non. Et je ne parle pas du conditionnel à la fin. En lisant cela, j'étais déjà pris dans un vertige métaphysique: va-t-elle me l'envoyer ? Ne va-t-elle pas me l'envoyer ? Sous quelles conditions ? Qu'ai-je fait de mal pour mériter ce conditionnel et non pas un futur ? Ô rage, ô désespoir, ô conjugaison ennemie !

Pour autant, je suis passé outre la réponse digne d'un collégien. Comme indiqué, j'ai envoyé mon adresse mi-juin, pour recevoir la nouvelle carte.

2 juillet, je n'ai toujours rien reçu.
J'envoie un nouveau mail pour savoir le pourquoi du comment. On ne parle pas d'avoir du retard sur un colis Amazon quelconque, on parle d'avoir du retard sur l'envoi de ma nouvelle carte bancaire, celle avec laquelle je paie mes courses, je paie mon loyer, je paie à peu près tout. Je pense être légitimement en droit de m'inquiéter un peu, même si ça fait seulement deux jours de retard. Ma désormais ancienne carte, elle, s'est arrêtée pile à l'heure prévue, sans retard. Deux poids, deux mesures.

3 juillet, je reçois une réponse de la banquière.
“Je vous l'envoie aujourd'hui par courrier”.

Aujourd'hui, jeudi 3 juillet.
Elle l'envoie aujourd'hui.

Pourquoi pas mi-juin, comme vous aviez dit que vous le feriez ? Que s'est-il passé pendant cette deuxième quinzaine du mois dernier ? Ce n'est pas comme si j'avais fait ce que vous m'aviez dit, à savoir transmettre mon adresse mi-juin ? Vous n'auriez pas pu, oh je ne sais pas, à tout hasard, en recevant ce mail et en lisant mon adresse, mettre ma carte bancaire immédiatement dans une lettre, timbrer, poster, et on n'en parlait plus ? Vous n'êtes plus une étudiante pourtant, la procrastination ça ne vous sied plus.

Pourquoi ?
Est-ce bien sérieux tout ça ?