Il y a quelques temps, je suis allé dans un lieu de restauration rapide afin de commander un repas. Oui, bon, un “repas”. On s'est compris.

Là-bas, c'est au client de se servir sa boisson, pour diverses raisons, mais principalement pour gagner du temps en caisse j'imagine, ce que je trouve pertinent.

Je me dirige donc vers la machine, et aperçoit un enfant qui ne comprend visiblement pas son fonctionnement. Peu concerné, je me mets à côté de lui et remplit ma boisson en suivant l'indication “push”. Poussez, qu'on me dit, alors je pousse. L'enfant à côté de moi a tout suivi, silencieusement, puis a répété ma démarche pour combler son attente de boisson.

Deux choses:

1. L'espace d'un instant, j'étais devenu le héros de ce petit garçon, un héros silencieux, pas celui auquel il pensait tout particulièrement maintenant, ni celui qu'il voulait, mais celui dont il avait besoin.
   
2. Je n'aurais...

J'habite dans une résidence universitaire, et toutes les semaines ou toutes les deux semaines, l'alarme incendie résonne, à des heures improbables et avec beaucoup de conviction, comme toute bonne alarme incendie qui se respecte.

Bon.

Je sais bien que pour progresser dans un domaine il faut persévérer et répéter, encore et encore, mais je ne pense pas que ce soit fondamentalement utile d'avoir un exercice improvisé d'évacuation de l'immeuble tous les jeudis ou un jeudi sur deux.

Ironiquement, ça produit l'effet inverse: le jour où il y aura un véritable incendie, personne ne s'en souciera, et il y a de quoi comprendre le ras-le-bol, surtout quand on aborde la raison de ces fréquentes alarmes incendie, à savoir le bon sens des gens.

Le bon sens.

Ce matin donc, nouvelle alerte, un bruit insupportable.
Cinq minutes plus tard, c'est fini, un agent du CROUS revient des étages et...

Je l'appelle “ceci”, ce n'est pas un joli prénom,

mais n'étant pas humain, ceci ne le dérange guère.

Traîné dans mes pensées

ceci s'épanche ici, sans forme

ni salissure,

ratures ou bien ratés.

Le blanc entoure les mots

et emmure le trop

plein la tête, plein les doigts

jamais suffisamment pour là

là, ici, cela, ceci,

sera le dépositoire

des pensées

tombées

guidées

vers la porte de vos vies virtuelles.

Prenez donc cinq minutes,

dix ou peut-être vingt, et ensemble

partageons ceci,

ici,

ou bien là.

Ceci ne me dérange guère.